Portraits de leaders

Portrait de la ministre de l'Industrie, Mélanie Joly

Avocate de formation, experte en communication et personnalité montante du Parti libéral du Canada, Mélanie Joly (née le 16 janvier 1979 à Montréal) s’est imposée comme une figure phare du gouvernement de Mark Carney.

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Crédits : World Economic Forum / Ciaran McCrickard

Portrait inspirant de Mélanie Joly

Avocate de formation, experte en communication et personnalité montante du Parti libéral du Canada, Mélanie Joly (née le 16 janvier 1979 à Montréal) s’est imposée comme une figure phare du gouvernement de Mark Carney. Depuis le 13 mai 2025, elle exerce les fonctions de ministre de l’Industrie et de ministre responsable de Développement économique Canada pour les régions du Québec. Députée d’Ahuntsic–Cartierville depuis 2015, elle incarne le renouveau économique voulu par le Premier ministre, après avoir brillamment porté la voix diplomatique du pays pendant quatre ans.

Jeunesse et formation : première fondation d’une leader

Fille d’un comptable engagé au sein de la fédération libérale québécoise et d’une directrice d’établissement scolaire, Mélanie Joly grandit dans un environnement où l’engagement civique et la rigueur intellectuelle sont valorisés. Élève brillante au Collège Regina Assumpta, elle poursuit ses études à l’Université de Montréal où, dès son baccalauréat en droit, elle prend la tête de l’association étudiante, révélant très tôt ses qualités de leader. En 2002, son admission au Barreau du Québec atteste de sa maîtrise du droit, et l’année suivante, sa bourse Chevening la conduit à Oxford pour une maîtrise (Magister Juris) en droit européen et comparé — un atout précieux pour sa carrière à venir.

De la justice corporative à la communication : un double regard précieux

De retour à Montréal, Mélanie Joly excelle en litige civil et commercial chez Stikeman Elliott puis Davies Ward Phillips & Vineberg. Rapidement, elle met à profit ses compétences juridiques et rejoint la firme Cohn & Wolfe en 2009 pour diriger son bureau montréalais. Cette double expertise — maîtrise du contentieux et sens affûté de l’image publique — deviendra la marque de fabrique de son engagement politique, où transparence et stratégie vont de pair.

Premiers pas en politique : audace et succès

En juin 2013, loin d’être une figure médiatique, elle ose se présenter à la mairie de Montréal sous la bannière Vrai changement pour Montréal. Avec 26,5 % des voix et une deuxième place, elle force l’admiration pour son audace et sa vision. Deux ans plus tard, elle remporte la circonscription fédérale d’Ahuntsic–Cartierville, portée par la promesse de parité du cabinet Trudeau et son propre dynamisme.

Une ascension ministérielle éclair

  • Patrimoine canadien (2015–2018) : elle prend en charge la culture, les médias et les télécommunications, lançant notamment un premier plan de lutte contre la désinformation à la suite du Forum de Davos 2017.

  • Tourisme et Langues officielles (2018–2019), puis Développement économique et Langues officielles (2019–2021) : elle instaure les agences PrairiesCan et PacifiCan, et fait évoluer la Loi sur les langues officielles, modernisant un texte en place depuis 1988.

  • Affaires étrangères (octobre 2021 – mai 2025) : promue après l’élection de 2021, elle défend une « diplomatie pragmatique » en Asie, renforce le partenariat avec Israël en avril 2024, et assure en mars 2025 l’intérim du portefeuille du Développement international, preuve de la confiance que lui accordent ses collègues.

Cap sur l’économie : défi relevé

Quand le contexte international se tend avec Washington, le Premier ministre Mark Carney place Mélanie Joly à la tête du ministère de l’Industrie le 13 mai 2025, soulignant qu’elle-même souhaite depuis longtemps passer de la diplomatie aux enjeux concrets de la guerre tarifaire et de ses retombées économiques.

Une vision pragmatique et engagée

  • Diplomatie économique : dans une entrevue à CTV Montréal le 15 mai 2025, elle détaille son ambition d’attirer talents et investissements pour « montrer que le Canada est un partenaire fiable ».

  • Gestion budgétaire responsable : interrogée le 18 mai 2025 sur l’absence de budget printanier, elle affirme que « les Canadiens méritent une mise à jour », tout en précisant son rôle : « je ne suis pas ministre des Finances », illustrant son sens de la nuance et de la transparence.

  • Parité et relève : depuis 2015, elle porte haut le flambeau du leadership féminin, thème central de son essai Changer les règles du jeu (2014) et de chacune de ses interventions publiques.

Les défis à venir et un héritage déjà fort

À la tête de l’Industrie, Mélanie Joly aura à concilier la protection des secteurs clés du Québec (acier, aluminium, automobile) et l’ouverture aux investissements étrangers, tout en menant la transition énergétique et le développement de l’intelligence artificielle. Elle doit aussi rassurer les marchés avec une mise à jour économique crédible d’ici l’été, sans retarder la préparation du budget 2026.

En somme, à 46 ans, Mélanie Joly est un exemple rare de ministre polyvalente, à l’aise tant dans la culture que dans la diplomatie et l’économie. Son parcours, de l’université d’Oxford aux sommets de la politique canadienne, témoigne de sa capacité à allier communication, expertise et action concrète. Son leadership — tourné vers l’innovation, la parité et la rigueur — fait d’elle l’une des figures incontournables pour bâtir l’économie forte que le Canada ambitionne d’être.

Publié le 20 mai | Mis à jour le 1er juin